Après plusieurs billets sur l'architecture des villes, je vous propose cette fois-ci un article très photographique. Barcelone est une ville un peu chaotique, foisonnante, excessive. J'y ai eu de belles surprises architecturales dont je vous reparlerai bientôt (Sagrada Familia, Gaudi, Parc Güell et bien-sûr la fondation Mies van der Rohe présentée dans mon article récent). Mais comme cela m'arrive souvent, j'ai été aussi attirée par les vitrines des magasins...
....non pas pour regarder les vêtements, mais plutôt pour les mannequins, les couleurs, la mise en scène et les décors. Les vitrines de Barcelone étaient plus inventives que celles de Paris : caméras et boulons y côtoient des mannequins à la Giorgio de Chirico!
Dès mes débuts en photographie, j'ai été attirée par les reflets et les effets de superposition de différents plans. Les vitrines offrent souvent des jeux de lumières et de couleurs très vives. Un plan rapproché ou un gros plan sur le détail d'une vitrine permet d'extraire le sujet de son contexte (le magasin, une rue commerçante) pour tendre davantage vers l'étrangeté, l'absurde voire vers l'abstrait.
Je retiens de ces photos, prises il y a 3 ou 4 ans dans des lieux très différents de la capitale catalane, une recherche de la répétition, la régularité dans les formes, l'uniformité des couleurs.
Ces photos reflètent ce que je recherche avant tout dans la photo, disons ma "quête" photographique (c'est un peu épique...) : un ancrage dans le réel et en même temps une capacité d'abstraction; par le choix du cadre, la photo peut se détacher du contexte et rejoindre des effets picturaux, tout en gardant le réel comme matériau de départ.
Les mannequins m'attirent beaucoup : c'est un jeu spéculaire sur le faux et le semblable, le double, l'inanimé. Je vous en avais déjà montré un mannequin bleu intrigant lors de mon premier article. Ceux ci-dessous me rappellent la mélancolie et le sentiment de malaise des tableaux de Giorgio de Chirico.