Bienvenue ! Ce blog vous fera partager quelques impressions de photographie, d'architecture, d'histoire...Au fil des mes promenades.
Pour une première description, c'est ici.

jeudi 19 janvier 2012

Barcelone : étrangetés, répétitions et abstractions







Après plusieurs billets sur l'architecture des villes, je vous propose cette fois-ci un article très photographique. Barcelone est une ville un peu chaotique, foisonnante, excessive. J'y ai eu de belles surprises architecturales dont je vous reparlerai bientôt (Sagrada Familia, Gaudi, Parc Güell et bien-sûr la fondation Mies van der Rohe présentée dans mon article récent). Mais comme cela m'arrive souvent, j'ai été aussi attirée par les vitrines des magasins...




....non pas pour regarder les vêtements, mais plutôt pour les mannequins, les couleurs, la mise en scène et les décors. Les vitrines de Barcelone étaient plus inventives que celles de Paris : caméras et boulons y côtoient des mannequins à la Giorgio de Chirico!










Dès mes débuts en photographie, j'ai été attirée par les reflets et les effets de superposition de différents plans. Les vitrines offrent souvent des jeux de lumières et de couleurs très vives. Un plan rapproché ou un gros plan sur le détail d'une vitrine permet d'extraire le sujet de son contexte (le magasin, une rue commerçante) pour tendre davantage vers l'étrangeté, l'absurde voire vers l'abstrait.








Je retiens de ces photos, prises il y a 3 ou 4 ans dans des lieux très différents de la capitale catalane, une recherche de la répétition, la régularité dans les formes, l'uniformité des couleurs. 







Ces photos reflètent ce que je recherche avant tout dans la photo, disons ma "quête" photographique (c'est un peu épique...) : un ancrage dans le réel et en même temps une capacité d'abstraction; par le choix du cadre, la photo peut se détacher du contexte et rejoindre des effets picturaux, tout en gardant le réel comme matériau de départ.




Les mannequins m'attirent beaucoup : c'est un jeu spéculaire sur le faux et le semblable, le double, l'inanimé. Je vous en avais déjà montré un mannequin bleu intrigant lors de mon premier article. Ceux ci-dessous me rappellent la mélancolie et le sentiment de malaise des tableaux de Giorgio de Chirico.  






 J'espère que ces quelques photos plus abstraites que d'habitude, un peu surréalistes, auront stimulé votre imaginaire!


samedi 7 janvier 2012

Autour de deux expositions pour les fêtes, 2. : Game Story au Grand Palais.


 Escalier du Grand Palais. 

Après l'Age d'or hollandais dans la collection Kremer, quelques mots sur une autre exposition parisienne actuelle : Game Story, l'histoire des jeux vidéos.



Détail du pavement de l'escalier. 



Décor intérieur de l'exposition. 

L'exposition Game Story au Grand Palais est plutôt décevante. L'espace d'exposition est bien agencé et le tout est très ludique mais, selon moi, les organisateurs n'ont pas poussé leurs recherches assez loin. Les liens entre les jeux vidéos et d'autres formes d'art et de culture (cinéma, peinture, bande-dessinée et bien-sur architecture) auraient pu être explorés davantage.



Escalier du Grand Palais. 

Mais cela a été l'occasion pour moi de prendre quelques photos du Grand et du Petit Palais. Les deux palais sont construits sous la direction de l'architecte Charles Girault à l'occasion de l'exposition universelle de 1900. Cette exposition internationale est en quelque sorte un bilan du XIXe siècle et du nouvel âge industriel, une vitrine de la civilisation de la machine et d'un idéal de progrès. Pourtant les façades et l'enveloppe des deux palais restent fidèles à l'académisme de l'époque et à une certaine vogue pour l'éclectisme;  un style qui n'est pas des plus légers à mon goût, mais avec des détails intéressants (fresques, mosaïques).



Façade du Petit Palais. 



Façade du Grand Palais. Les mosaïques célèbrent le progrès des arts. 

Mais cet académisme cohabite avec l'usage de matériaux modernes, devenus emblématiques de la civilisation industrielle depuis le Crystal Palace de l'exposition de 1851 à Londres : le verre et l'acier.  Ainsi le Grand Palais est surtout connu pour les verrières de la grande nef qui donnent à l'édifice sa physionomie bien identifiable depuis la Seine et une certaine légèreté. La souplesse du fer permet d'obtenir du verre incurvé (comme pour les serres des Kew gardens de Londres par exemple) et d'affranchir ainsi l'architecture de la ligne droite.



Détail de la verrière. 

Le motif de la courbe ne structure pas seulement les verrières, il est omniprésent dans tous les détails de l'intérieur de l'édifice. Les lignes droites semblent proscrites et laissent place à des formes presque végétales, en lien avec l'essor de l'Art nouveau. 







Je n'ai pas exploré l'intégralité de ce monument imposant, je me suis plutôt concentrée sur des détails caractéristiques. Vous l'aurez peut-être remarqué, j'ai une prédilection pour les escaliers. C'est un élément architectural qui fait ressortir des perspectives, un passage vers d'autres espaces. En photographie il permet de suggérer la profondeur, le mouvement répété, le rythme et la musicalité en quelque sorte; et c'est aussi une incitation à s'avancer plus près vers l'image, une invitation pour l'imagination...






J'en profite pour souhaiter une excellente année 2012 à tous les lecteurs de ce blog! Au programme de ce début d'année : l'architecture gothique, le grand Théâtre de Bordeaux, les sculptures romaines, Barcelone, quelques reflets et des mannequins inquiétants....à suivre.