Bienvenue ! Ce blog vous fera partager quelques impressions de photographie, d'architecture, d'histoire...Au fil des mes promenades.
Pour une première description, c'est ici.

dimanche 11 décembre 2011

Opéras et théâtres : l'Opéra Garnier un soir d'Onéguine





Cliquer sur les photos pour le diaporama






Onéguine.
Vendredi soir avait lieu la première d'Onéguine, un ballet néo-classique de John Cranko (1965, ballet de Stuttgart) sur une musique de Tchaikovski et d'après un roman de Pouchkine. Je vous recommande vivement ce ballet pour les fêtes. Les éléments narratifs sont suffisamment épurés pour laisser toute sa place à la danse. La chorégraphie, magnifique dans les pas de deux, exalte la mélancolie et la fougue amoureuse. Il est rare que la danse réussisse à exprimer autant de nuances dans la psychologie des personnages. Les décors font un peu carton-pâte, mais les ambiances de lumières et de couleurs nous placent tout de suite dans la lignée du romantisme, comme dans un tableau de Caspar Friedrich.



J'ai profité de ma place pour photographier l'intérieur de l'Opéra Garnier. L'extérieur fait toujours son effet en s'insérant bien dans l'espace haussmannien (par ses proportions et la choix de la polychromie qui réhausse les couleurs grises du carrefour) mais manque d'harmonie selon moi. Malgré l'abondance décorative, la structure extérieure reste néanmoins très lisible : les formes extérieures reflètent bien les différentes fonctions intérieures. L'intérieur est tout aussi chargé mais la richesse des détails et les jeux d'illusion créent une atmosphère onirique et enveloppante.




En attendant le spectacle.
L'opéra est une commande de Napoléon III après l'attentat d'Orsini en 1858. La construction de l'Opéra s'insère donc dans le projet haussmannien visant à ordonner et sécuriser l'espace parisien. La commande est confiée au jeune architecte Charles Garnier, élève de l'école des Beaux-Arts, qui y créa un style aux décorations luxuriantes, propre au Second Empire.



Le plafond actuel a été commandé par André Malraux au peintre Marc Chagall en 1964. Je trouve que le contraste entre les dorures de cette salle à l'italienne et la fraicheur du style de Chagall est particulièrement réussi.





J'aime particulièrement le moment précédant le spectacle, il y a une sorte d'effervescence contagieuse.
Pour se remettre dans l'ambiance, imaginez sur ces photos le son des instruments qui s'accordent. 








Durant l'entracte.
L'entracte est l'occasion de flâner dans le grand escalier et les foyers. Ces espaces de déambulation sont une innovation de Charles Garnier car ils étaient traditionnellement traités de manière utilitaire. Garnier au contraire en fait une continuation du spectacle. L'escalier s'articule autour d'une galerie ouverte entourant un vide que l'on peut retrouver également dans les Grands magasins de l'époque. La déambulation des spectateurs y crée un mouvement permanent.



Dans les foyers, tout est fait pour prolonger l'illusion du théâtre et troubler les sens : jeux de miroirs, trompe-l'oeil, juxtaposition de matières différentes, polychromie, contraste entre les échelles...




Grand Foyer.



Le salon de la Lune.

J'ai été surprise par l'atmosphère des deux salons (salon de la Lune et salon du Soleil) précédant le grand foyer. Les jeux d'illusion sont poussés à l'extrême et l'homogénéité chromatique de chaque pièce est totalement envoûtante.


Le salon du Soleil. 

Le grand foyer est directement inspiré de la galerie des glaces de Versailles. Les fresques sont signées Paul Baudry et représentent des allégories de la musique, de la tragédie et de la comédie.



Les fresques se reflètent dans l'horloge mensuelle du grand foyer.



Buste de Charles Garnier :



Et un buste bien étrange dont je n'ai pas encore percé le mystère...




Le rideau est tombé...
Et c'est toujours un étrange retour à la vie réelle. Pour finir, quelques photos en noir et blanc qui vont de l'intimiste à l'horreur donnant une toute autre image de l'Opéra.





Les masques du grand vestibule accueillent les spectateurs à leur sortie :








Opéra et architecture. 
J'espère vous montrer bientôt l'intérieur du Grand Théâtre de Bordeaux et du Théâtre des Champs Elysées. Les lieux de spectacle sont pour moi une sorte de laboratoire architectural : l'architecture est en quelque sorte mise en scène, les jeux de mise en abyme et d'illusions sont nombreux, la scène en elle-même est un théâtre d'architecture. J'ai hâte de vous faire partager ces lieux qui me transportent à chaque fois!





3 commentaires:

  1. Quel oeil! La beauté de l'Opéra est sublimée par tes photos!
    Maia

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  2. Félicitations pour ces superbes photos. Est-ce possible d'utiliser l'une d'entre elles en indiquant "crédits photo : Résonances"? Je vous remercie.

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  3. Merci! oui, si vous pouvez même mettre un lien vers le site, ce serait parfait!

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