Bienvenue ! Ce blog vous fera partager quelques impressions de photographie, d'architecture, d'histoire...Au fil des mes promenades.
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samedi 19 octobre 2013




Or et méandres : 
Ravenne (1)



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Le nom de Ravenne évoque l'art paléo-chrétien et byzantin, ses mosaïques dorées et sa solennité hiératique. La petite ville actuelle d'Emilie Romagne a été province d'empire au V°siècle ap. J.C. et offre un concentré de monuments religieux, reflets des premiers siècles du christianisme : basilique Saint Vital, mausolée de Galla Placidia, Baptistère des Aryens ou encore Baptistère des Orthodoxes. 










Pourtant, bien loin des descriptions théoriques faisant état d'un art statique, d'un style frontal aux figures hiératiques, l'art de Ravenne surprend par ses volumes, par l'enchevêtrement des représentations couvrant toute la surface disponible, par un dédale de motifs végétaux et géométriques: un vertige qui nous fait tourner la tête en permanence, dans toutes les directions. Une impression renforcée par moments par une imbrication surprenante de styles, une superposition au baroque plus tardif par exemple.










Un vertige tout doré bien-sûr. Les surfaces brillent et reflètent la lumière selon un jeu irrégulier de petites touches d'or. Mais aussi une juxtaposition de couleurs pures que l'on pourrait presque toucher. Car il s'agit d'un art qui ne cache pas sa matérialité, mais au contraire la sublime par la mosaïque, pierre par pierre; une matérialité qui, en dépit des dorures, conserve aussi la froideur de la pierre faisant de ces lieux sacrés de véritables ilots coupés de l'extérieur. 

















Au delà de la qualification rapide d'art hiératique, j'ai été surprise au contraire par la subtilité et les nuances des expressions humaines. Chaque figure traduit une individualité propre regardant et interpellant directement le spectateur. Un raffinement également marquant dans les nombreuses représentations d'animaux et de motifs végétaux exaltant la beauté des courbes que le regard suit jusqu'à s'y perdre : une fusion, un enveloppement total dans le ressenti sensoriel face à l'oeuvre. 

















Ces effets enveloppants de courbes serpentines, de couleurs et de reflets dorés sont complets dans le petit mausolée de Galla Placidia. Alors que les murs sont parcourus par l'or des méandres de motifs végétaux, le plafond vouté est composé de nombreuses étoiles colorées et dorées qui éblouissent le spectateur dès son entrée dans cet espace restreint et semblent fondre sur lui en une avalanche céleste. 












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