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dimanche 4 décembre 2011

Entre fleuve et mer : impressions de Bordeaux (1).


Le miroir d'eau sur les quais, 2010.


La place de la Bourse et le miroir d'eau, 2010. 

Je commence par un lieu qui m'est familier, mais que je redécouvre à chaque visite : Bordeaux.
La ville était auparavant noire de pollution, les voitures grouillaient sur les quais, Bordeaux restait le dos tourné au fleuve. C'est le fleuve qui pourtant avait permis la naissance d'une ville gallo-romaine commerçante. C'est la position de port de fond d'estuaire qui a enrichi la ville au XVIIe et surtout au XVIIIe siècles avec le commerce colonial (et son corollaire que la ville n'hésite plus à rappeler aujourd'hui : la traite négrière). Cet essor commercial et urbain est visible dans les tableaux de Joseph Vernet



Durant cet apogée au XVIIIe (Bordeaux dépasse alors le port de Nantes), de grands travaux urbains modèlent les quais et le centre selon le style classique : plan orthogonal, façade sobres et solennelles reprenant des formes gréco-romaines, avenues (appelées cours) et places ouvrant de larges perspectives. 




Au XIXe et au XXe siècles, Bordeaux est un laboratoire d'urbanisme : petites maisons ouvrières (les fameuses échoppes), art nouveau puis art déco (durant l'époque d'Adrien Marquet, années 1930, nous en reparlerons), modernisme à partir des années 1960 (le quartier Mériadeck durant la période Jacques Chaban-Delmas). Je vous parlerai de ces expérimentations et des différentes strates architecturales et historiques de la ville, mais pour ce premier billet, je voulais me concentrer sur le fleuve, identité même de la ville.


Le Pont de Pierre (XIXe), 2010. 

Depuis quelques années, la ville renoue avec le fleuve, à l'instar de la reconquête des waterfronts dans les villes anglo-saxonnes. Les façades ont été rénovées, les quais ne servent plus de parkings mais accueillent des jardins et espaces de promenade, la rive droite autrefois délaissée s'est développée.




Il faut le dire, Bordeaux est une ville plutôt plate, avec peu de relief, il n'y a pas vraiment de point de vue qui permettrait de prendre de la hauteur sur la ville. C'est le fleuve qui offre en quelques sorte les plus belles perspectives sur la ville. Le centre est concentré dans un léger méandre en forme de croissant de lune (le fameux Port de la lune) comprenant notamment la place de la Bourse. Les quais présentent un ruban de façades dont la régularité et l'homogénéité sont remarquables. 




La place de la Bourse reflétait la fonction portuaire et commerçante de la ville au XVIIIe avec la présence de l'hôtel des fermes et de l'hôtel de la Bourse. Les premiers travaux sont confiés à l'architecte du roi Jacques Gabriel en 1729. Ce dernier est l'élève de Jules Hardouin-Mansart (architecte de l'Hôtel des Invalides entre autres, mais aussi de la place Vendôme qui présente quelques similarités avec la place de la Bourse); l'influence d'un classicisme raffiné est bien visible. 



La fontaine, en revanche, date du Second Empire. 




Aujourd'hui la place de la Bourse offre une terrasse complètement ouverte sur le fleuve. Le miroir d'eau est un ajout tout simple, épuré mais qui met très bien en valeur la fusion entre l'architecture classique de la place, le fleuve et le ciel. Il est de plus un espace que les habitants se sont tout à fait appropriés, la preuve :







C'est tellement rare en ville d'avoir un ciel aussi immense !




Pour finir, une autre image du fleuve, mais en amont cette fois-ci. Un souvenir d'un soir d'été au bord de la Garonne qui ne peut que réchauffer en ce dimanche parisien pluvieux. 


Tahiti? Non l'entre-deux-mers bordelais!

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